Dans un article précédent, portant sur les hyperréalistes, dont Sam Jinks et John de Andrea dont les nus hyperréalistes réalisés en résine sont prodigieux, j'ai voulu montrer les limites de ce qu'il était judicieux d'exposer : la beauté du corps par une réalisation artistique découlant d'un savoir-faire, de l'utilisation efficace et talentueuse d'outils techniques ; et cela est beau, et dans une approche théoricienne bien plus louable que de se trimbaler et gigoter nu devant des spectateurs qui s'émoustillent plutôt qu'ils n'apprécient le propos et l'achèvement d'une œuvre. Sam Jinks et John de Andrea jouent avec le fil du rasoir, mais outre le fait qu'ils font preuve de virtuosité technique, provoquent chez le spectateur le salutaire émoi qu'une œuvre à connotation érotique est en droit de susciter et dont le propos est précisément de poser les jalons du maximum acceptable pour que l'on puisse considérer leur travail comme de l'art. Jinks et De Andrea exercent au bord du précipice et ouvrent ainsi grand le paysage intérieur du spectateur confronté à ses désirs et à son imagination, car là est une autre qualité d'un art érotique : même explicite, la nudité des corps est factice. Un corps nu est cible de désir ou d'appétence sexuelle, une représentation artistique d'un corps nu est source de désir mais nous confronte parallèlement à l'analyse de ces mêmes désirs, car l'art s'apprécie dans la solitude de celui qui s'en nourrit, non dans la confrontation brutale avec un autre humain dans le plus simple appareil. La distanciation nécessaire disparaît dans les œuvres des performers exhibitionnistes pour ne devenir qu'un étalage rendu banal de la beauté du corps, ridicule dans le propos, trop facile dans la réalisation, prétentieux dans l'exécution.
Parmi ses pseudo-artistes, ces théoriciens du nudisme comme Art poétique, je citerai le belge Jan Fabre à l'égo démultiplié par les critiques d'art en mal de réflexion.
Mises en scène dignes d'un adolescent en proie à ses premiers désirs coupables, intellectualisées à l'aune de ses mièvres aptitudes philosophico-artistiques. Ce type d'artistes souffre ostensiblement d'une immaturité sexuelle, d'où la mise en abîme récurrente de l'image du sexe comme autre chose qu'une source de plaisir, un creuset de douleurs plus ou moins mystiques,
Bref, piètre passerelle entre l'art et la psychanalyse, mais la moins défendable qui soit, celle de l'artiste.
Et ci-dessous, un florilège de ridicule (ce ne sont que quelques exemples, car il me serait facile d'en trouver des milliers tant l'art d'aujourd'hui nous prodigue de ces vacuités qui n'ont d'intérêt que génital, même si je suppose que les adeptes et défenseurs de ce genre d'évènements me taxeraient de frustré ou de complexé voire de puritain, ce à quoi je répondrai que bien au contraire, la sexualité est fantastique et suffisamment riche pour ne pas s'extraire du décor qui lui sied véritablement) :
Qui après ces images osera me soutenir que c'est de l'art et non le plus facile et prétentieux étalage sexuel ?
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