samedi 3 janvier 2015

Hans Bellmer


Il n'est pas rare que certains artistes aient bénéficié, un temps, d'une reconnaissance animée notamment par leurs confrères mais aussi critiques et faiseurs de gloire, jusqu'à ce que, par le jeu de collusions implicites, l'on n'en entende plus ou presque plus parler.
Tel fut le cas pour Hans Bellmer (1902-1975), dessinateur, peintre, sculpteur, photographe franco-allemand. Le pied mis à l'étrier par les surréalistes, son œuvre fut honorée tout le temps que ces derniers ont occupé le devant de la scène. Puis, vint l'oubli, quand l'art commença de provenir d'outre-Atlantique, ou plutôt devrai-je dire, quand les marchands d'art les plus influents provenaient des Etats-Unis. On encensa également Bellmer pour toutes les passerelles que son travail offrait à une analyse psychanalytique. Bref, Bellmer fut une lumière pour une corporation d'artistes influents dont on ne peut dire qu'il revendiquait son appartenance, un outil de marketing pour des analystes spécieux et dogmatiques, un marginal dépassé pour les nouveaux marchés.
Ce qu'il important de reconnaître est que Bellmer fut l'un de ceux qui, le mieux, surent transfigurer le réel, beau ou laid car les notions de laideur ou de beauté n'étaient pas à prendre en considération dans son entreprise ayant pour but d'exposer le désir, l'imagination, le sensible mais sans pour autant s'affranchir impunément d'une lisibilité et d'une intelligibilité nécessaires à l'honnêteté de sa démarche. Le corps de la femme bellmerien est un paysage du désir multiple de ce corps, une transcription de la gestualité érotique, un objet pour révéler le mouvant physique ou mental. Il n'est pas étonnant que Bellmer ait illustré Sade...

 






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