Jan Saudek exclut généralement la figuration réaliste, et son travail technique révèle souvent une recherche sur la chair et la lumière, parfois en des mises en scène alambiquées dont toutes ne sont pas très heureuses, mais une chose est sûre, sa perception, ou plutôt devrais-je dire son (ap)préhension du corps est magistrale. Le corps, l'être de vie, morbide parfois, mais dégageant la chaleur des veines, des muscles et de la graisse...
La nudité des corps peut être viable et même d'une certaine façon nécessaire dans la présentation de l'érotisme, le vrai. Si j’insiste sur le terme "vrai", c'est bien évidemment afin d'évoquer les articles précédents dans lesquels j'exprime tout mon mépris pour ces "artistes" qui utilisent le corps non pas comme la sanctification ou la sublimation de celui-ci mais uniquement comme support dans leur stérilité créatrice matinée de refoulement sexuel. Ci-dessous, quelques exemples d'oeuvres d'artistes dont la notion d'érotisme est des plus claires et des plus belles ; le corps y est sublimé par une surexposition brute qui finalement le transcende et atteint nos entrailles les plus sensibles ou bien suggéré par des prismes d'une efficacité prodigieuse, laissant au spectateur le soin et le désir de développer l'optique. Pour commencer, Jo SCHWAB :
Stupéfiant et méconnu : La conquête de l'énergie, de la préhistoire au réacteur nucléaire. Cet ouvrage du vulgarisateur scientifique M. Vassiliev a été édité en France en 1971. Il aborde d'une façon des plus claires, très complète, l'évolution de la maîtrise de l'énergie par l'homme. Un ouvrage à lire absolument !
Dans
cet ouvrage, pour exemple de la somme d'informations contenue, il est
question d'un inventeur dont je n'avais rigoureusement jamais entendu
parler, et pourtant la gigantesque entreprise qu'il fonda lui-même
existe bel et bien encore de nos jours et dont le nom m'était finalement
connu ainsi que son logo. Carl Gustav Patrik de Laval, inventeur de la
turbine à vapeur (même si Parsons l'avait indépendamment inventée avec
quelques différences notables trois ans auparavant - notons que Parsons
est lui-même inconnu du grand public). Il fut également l'inventeur
génial de machines avec des applications tout aussi directes dans le
monde de l'industrie que sa turbine, en l'occurrence des nouvelles
méthodes de traitement du minerai de zinc, fabrication de bouteilles
dans des moules rotatifs, construction originale d'un convertisseur pour
le raffinage des métaux, trayeuses, chaudières à haute pression,
procédé de déshydratation de la tourbe (in La conquête de l'énergie),... De Laval, inventeur et ingénieur suédois, né en 1845, mort en 1913.
Les prix Nobel de la paix et de littérature ont souvent, hélas, marqué les esprits par le choix des personnalités auxquelles ils ont été attribués. Cela n'est pas nouveau, Churchill en son temps reçut celui de littérature, ce qui démontrait déjà que le talent n'est pas ce qui prime dans le choix du jury. Cette année, si le prix Nobel de la Paix peut paraître sensé, celui de littérature est une plaisanterie. En effet, c'est Bob Dylan qui se voit octroyer le prix si convoité. Et l'année prochaine, Leonard Cohen à titre posthume ? Risible si ce n'est révoltant. Et l'un des jurés, Per Wästberg, va même jusqu'à dire que Dylan est probablement le plus grand poète vivant ! Pas de doute, ces gens-là devraient réviser leurs lectures.
Quelques considérations sur des actrices et des acteurs considérés par l'"intelligentsia" bouffonne et conventionnelle dont je ne saurais admettre les critères puisque fondés sur l'"apparatchisme" du milieu : exemples et d'actrices et d'acteurs qui n'ont jamais été exceptionnels ou ont cessé de l'être depuis un bon bout de temps, cependant encensés et primés à de maintes reprises : Dustin Hoffmann qui joue invariablement sur les répétitions de mots ou de phrases et une gestuelle saccadée voulant démontrer une gaucherie pseudo-naturelle Robert de Niro aux mimiques ridicules et aux yeux bovins vidés de bon sens dans le but d'en figurer le naturel Meryl Streep dont l'exagération gestuelle et vocale n'exprime rien d'autre qu'une course compulsive mal maitrisée aux trophées du 7ème art Johnny Depp qui n'est crédible que lorsqu'il joue un rôle dont le personnage est totalement atypique, et qui devient mauvais au possible dans des rôles réalistes
exemples à l'opposé, souvent jamais primés pour des raisons n'ayant aucun rapport avec leurs prestations : Marlon Brando dont le charisme fort a toujours su s'allier à la subtilité Mickey Rourke, digne successeur du précédent Greta Garbo, qui malgré sa venue du cinéma muet aura toujours surclassé toutes les autres par la finesse, l'élégance et la subtilité de son jeu
Icône depuis le début des années 1970, Ziggy devenu White thin Duke puis d'innombrables personnages a toujours su se réinventer, embrassant avec un génie infaillible la plupart des mouvances musicales ; dans les années 1990, Bowie réalise notamment un album magistral, Earthling, dans lequel il surclasse les faiseurs de Drum and Bass. D'exercices de style parfois déroutants en tubes commerciaux prodigieusement efficaces, il fut pour la musique ce que Pessoa fut à la poésie : un artiste doté d'hétéronymie, poussant l'excellence à vivre l'existence de ses alter ego. L'homme laisse derrière lui des chefs d'œuvre, une aura, une présence impressionnante qu'on ne saurait oublier de sitôt, sublimée par ailleurs d'une érudition éclectique dont rares sont les confrères qui peuvent s'en targuer. Ashes to ashes...
David Bowie est mort ce matin. Le grand artiste aux facettes multiples, à l'élégance sans égale que ses éclats n'ont jamais démenti s'est éteint, laissant un vide là où aucun de ses pairs ne saurait siéger.