lundi 5 octobre 2015

Burning Man Festival, le désert de l'art

Une énorme arnaque à l'art a lieu tous les ans, aux Etats-Unis, le Burning Man Festival, censé réunir artistes, performers, mais n'accueillant que de doux dingues illustrant le dogme (vaut mieux déposer un dogme car seuls les méchants traditionnalistes réactionnaires de l'art oseront réagir), de l'escroc Joseph Beuys (en posant avec de ridicules chapeaux sur des photos banales pour seules créations) : en chacun de nous un artiste.

Des dizaines de milliers de gens affluent donc dans le désert du Nevada pour parader, investis selon eux du statut d'artiste, aisé à revêtir parmi une foule d'ahuris venus avec la même prétention et la même vacuité, beaucoup n'étant là, une fois de plus, qu'à la faveur d'une formidable occasion de se trimbaler nu impunément..

Pour illustrer mon propos et laisser la porte ouverte à ceux qui sauraient argumenter leur désaccord, voici quelques photos du festival :

















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 Burning Man Festival in Nevada Desert : Photo d'actualité

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Très mignon tout ça, et je ne vois aucun mal à ce que certains s'émoustillent à se promener nus par milliers d'autant qu'ils le font entre eux, en plein désert, sans déranger celles ou ceux que cela pourrait choquer, mais en quoi Est-ce de l'art ? Et non, fabriquer des structures en métal décrivant le mot Love et évoluer dessus en courant, posant, sautant, n'est pas de l'art.

samedi 26 septembre 2015

L'Enfer


Hell


Exposé au MNAA (Museo nacional de Arte Antiga) de Lisbonne, ce tableau, l'Enfer, est l'œuvre d'un maître portugais inconnu, datée de 1510-1520.
L'artiste, très certainement au fait de l'œuvre magistrale de Bosch, est cependant le digne représentant de cette tendance, somme toute marginale, de représentation médiévale de l'Enfer. Ici, les sept péchés capitaux sont représentés, et leur châtiment correspondant. A noter les caractéristiques du Diable, époustouflant de modernité, assis sur son trône d'aspect africain, bardé de plumes et d'artefacts amérindiens, inspirés des diverses régions de l'empire portugais d'alors.
O Inferno


Ci-dessous, datée de 1500, les sublimes Tentations de Saint Antoine, de Hyeronimus Bosch, également propriété du MNAA.

Tentações de Santo Antão

Tentações de Santo Antão

Tentações de Santo Antão

Tentações de Santo Antão

lien vers le musée : http://www.museudearteantiga.pt/

vendredi 18 septembre 2015

L'âge d'or de la sculpture espagnole

Un pan magistral de la sculpture est très largement méconnu : la sculpture espagnole des XVème-XVIIème siècles, fort bien exposée dans un riche musée, lui aussi méconnu, le Museo nacional de Escultura de Valladolid, Espagne.
Les noms des grands maîtres de cet âge d'or sont Berruguete, Juan de Juni, Pompeo Leoni, Gregorio Fernández, Alonso Cano, Pedro de Mena, Pedro de Sierra ou Salzillo.
Ci-dessous, quelques unes de ces œuvres fascinantes, inquiétantes parfois, d'une polychromie et d'un expressivité époustouflantes.















dimanche 6 septembre 2015

Khadra, Khadafi


 

Dimanche 6 septembre, sur RTL, l'écrivain algérien Yasmina Khadra était interviewé à l'occasion de la parution de son nouveau roman, La dernière nuit du Raïs, une oeuvre traitant  du colonel Khadafi. Malgré toutes les tentatives du journaliste, Khadra, avec sa voix sereine et sympathique, ne dérogea jamais à son estime, même empreinte de défiance et de bon sens, pour le tyran lybien.  Et cela est méritant et honorable. Non pas qu'il eut été souhaitable qu'il encense le colonel, loin de là, mais il sut et osa exprimer ce qu'il pensait : la coalition "occidentale" a renversé le raïs et ce ne fut pas une bonne chose, dans un pays où seul cet homme aux apparences mégalomaniaques sut fédérer toutes les tribus et donner une cohésion au peuple pour l'ériger en nation. Depuis la mort de Kadhafi, il n'y a plus un tyran mais des milliers de tyran, finit-il par dire, posément. Voilà le message fondamental de Khadra. Je ne peux qu'acquiescer.
 

Source : http://mediamasq.blogspot.fr/

lundi 31 août 2015

Stu Mead, scandale ?

Une exposition de Stu Mead crée ce que les media annoncent comme un énième scandale dans le monde de l'art contemporain, sachant que les media sont les premiers à faire leur beurre avec ce genre d'offuscation prétendue.
De fait, l'expo suscite bien des interrogations voire une indignation somme toute compréhensible car la plupart des oeuvres met en scène des jeunes filles dans des situations ouvertement sexuelles, parfois même d'ordre zoophile.
Que faire ? Pour une fois je ne sais si je dois condamner ou cautionner. Non pas que l'art de Stu Mead soit étincelant au point de pardonner ses écarts, étant donné que ses œuvres, graphiquement, s'assimilent à de la bande dessinée érotique quelque peu éculée. Mais doit-on systématiquement censurer dès lors que la morale, même la plus louable, est atteinte ? Je suis le premier à défendre Sade, même si dans l'oeuvre sadien, précisons-le, ce ne sont pas les relations sexuelles qui sont intéressantes. Doit-on cacher les oeuvres de Beardsley, Loüys, Bellmer, etc ?





L'exposition de Stu Mead a lieu dans une galerie, donc hors du cadre public dans lequel évoluent normalement enfants et personnes désintéressées par la chose ; or, c'est dans la diffusion incontrôlée (ou délibérément massive pour des raisons idéologiques que je désapprouve dans ce cas) que j'ai à redire.
Ce qu'il y a d'agaçant dans le cas présent, ce sont les propos de la ministre de la culture, Fleur Pellerin, qui dit ne rien voir d'obscène dans les oeuvres exposées, d'une part, et les media qui finissent par diffuser les oeuvres à tout bout de champ, d'autre part.
L'obscénité, l'exposition ou l'apologie d'actes immoraux par le biais de l'art sont, à mon sens, une récurrence que l'on ne doit pas prohiber. Cependant, il est plus que primordial de les canaliser et d'en contrôler la diffusion. Une fois de plus, honte aux mass media.

mercredi 19 août 2015

Sade, précurseur de la poésie moderne


Que cherchait donc Baudelaire, que Rimbaud judicieusement qualifia de « premier voyant », si ce n’est de suggérer les sensations et les états de l’âme, de donner un nom au ressenti, de dépeindre l’indicible activité de ce que Pessoa appelait « l’esprit corporel » ?
           Pour ce faire, Baudelaire crée des correspondances  inédites, mettant à contribution l’imagination du lecteur et non plus la culture historique, scientifique ou morale de ce dernier. Il rêve d’un monde où « tout ( ) parlerait  / à l’âme en secret / sa douce langue natale ». Il vise la traduction accessible à tous du langage mystérieux dont semble disposer l’être humain en son âme, par le secret discours d’états de la conscience, en son corps par la diffusion compréhensible de sensations que l’on ne saurait parfaitement décrire. Lorsque Baudelaire décrit le pouvoir d’un rire comme le souffle d’un vent, il pose les jalons de la poésie moderne. Ce qui pourrait être qualifié d’absurde ou de non avenu est un outil nouveau du langage, langage ainsi doté, par cette adjonction d’audace, d’auto-régénérescence, capable ainsi d’évoluer et de s’enrichir par l’élargissement des sens applicables aux mots. Il n’y a aucun doute que le dérèglement de tous les sens de Rimbaud, est bien le sens intelligible mais aussi les capteurs sensibles. Et lorsque Pessoa parle de l’esprit du corps nous pouvons lui adjoindre le corps spirituel, tout comme à cet enrichissement de la pluralité sémantique nous pouvons faire coïncider la démultiplication des sens physiologiques.
            La destination de la poésie moderne est de conjuguer corps et esprit, son voyage de rendre nos sens intelligibles et notre intellect sensuel, son point de départ le constat inacceptable de la distance entre le Verbe et l’action. Dans l’acte, nul ne sait échafauder de raisonnement et moins encore de discours explicitant son acte. A l’opposé, dans l’élaboration ou la transcription d’un raisonnement, nul ne peut s’adonner en simultané à une activité physique délibérée.
            En cela, Sade apparaît comme le précurseur de la poésie moderne. L’un de ses exégètes, Yvon Belaval, le note très justement en évoquant les personnages sadiens : «  Ils disent tout ce qu’ils disent et font ». De fait, les personnages de Sade s’expriment intelligiblement tandis qu’ils tressaillent à la faveur d’un orgasme.  L’un des plus grands théoriciens-poètes de l’œuvre sadien, Antonin Artaud illustre ce paradoxe ainsi : «  Il y a un esprit dans la chair, mais un esprit prompt comme la foudre. Et toutefois, l’ébranlement de la chair participe de la substance de l’esprit ».  Le corps vit par l’esprit, l’esprit par le corps, mais il demeure impossible, même au plus brillant des poètes, d’expliquer cette interdépendance. Artaud encore : «  Je ne me livre pas à l’automatisme sexuel de l’esprit, mais au contraire dans cet automatisme je cherche à isoler les découvertes que la raison ne me donne pas ». Hélas, il cherche, sans trouver, sans jamais n’accéder à un autre état que la suggestion de cet occulte lien existant en tout être humain. 
D’où la résignation de certains chercheurs ou voyants, pour reprendre le terme rimbaldien. Henri Thomas : « Le mot le plus juste est encore vain, / puisqu’ici le corps est tout le mystère. », ou la météorite des lettres portugaises, Mario de Sa-Carneiro : « J’ai tout entamé mais rien possédé… / De moi, aujourd’hui, ne me reste que le désenchantement / des choses que j’ai embrassées mais pas vécues », ou encore René Char : « Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir ».

Sade est donc le premier à buter contre cette conscience d’un inaccessible, perçu au travers du voile d’un inconscient laconique, ressenti par la logique diffuse d’un déterminisme du corps, prolixe émission de nos sens  émanant de nos instincts.
L’esprit du corps est bien le plus difficile à cerner, et nous n’en pouvons connaître que le cadre structurel : l’action, et plus généralement, l’érotisme. L’érotisme est le codex utilisé pour l’énoncé de tout acte délibéré. Il est nécessaire à la prévisualisation d’un acte,  gère l’adaptation du corps à l’acte en prévoyant l’énergie requise, mais aussi le scenario, sa structure narrative, intelligible.

lundi 10 août 2015

Dialogue louant la Sainte Croix

Ci-dessous les quatre premières pages du sublime manuscrit Dialogue louant la Sainte Croix.
La mise en page, plus qu'audacieuse, évoque nos BD actuelles, certains procédés étant véritablement d'avant-garde.

Dialogus de laudibus sanctae crucis (Dialogue louant la Sainte Croix), écrit entre 1170 et 1180, appartint autrefois au monastère bénédictin de Saint-Emmeran de Ratisbonne (aujourd'hui Regensburg), en Bavière. Ce manuscrit est le seul à contenir ce texte faisant les louanges de la Croix. Le texte, écrit par un auteur non identifié, se présente sous la forme d'un dialogue didactique entre « magister » et « discipulus », le professeur et un élève. Il raconte l'histoire du salut par la Sainte Croix dans la tradition dite de l'exégèse typologique. Le texte est accompagné d'un cycle pictural complet avec 47 petits dessins au trait exécutés à l'école de Ratisbonne, qui est difficile à localiser, mais qui se situait probablement dans le monastère de Saint-Emmeran ou le couvent de Prüfening. Il s'agit de l'un des plus anciens cycles typologiques encore existants aujourd'hui et d'un ouvrage précurseur de la Biblia pauperum (Bible des pauvres). (Source : Bibliothèque numérique mondiale. Lien vers le document :
http://www.wdl.org/fr/item/13453/






 


 

Jorge Miguel

Ci-dessous quelques œuvres d'un aquarelliste qui me tient particulièrement à cœur, maître en lumières franches ou diffuses : Jorge Miguel.
Son site : http://arteosphere.blogspot.fr/




















Et Jorge Miguel n'est pas qu'aquarelliste. Illustrateur entre autres activités graphiques, et dessinateur de bandes dessinées, notamment ses dernières aux Humanos :